L' Hôtesse de l'air (in "Echos du Westhoek"; зап. 1998)
Dans cet avion tout beau, tout blanc, Qui me rémène chez moi, L'hôtesse de l'air a des lolos charmants; Ca fait passer le temps D'les regarder se balancer là-haut sous Son tailleur blanc Comme deux pommes Au vent d'automne.
Tout au fond d'un jardin Au dessous d'un pommier Par un soir de septembre Nous étions allongés; Je chercjais le moyen, Comment j'allais cueillir Ce baiser qui pointait sous ce joli sourire, J'aurais pu lui chanter "La chasse aux papillons" Mais pour mieux lui montrer Que j'éyais un garçon, J'me suis mis à grimper sur ce pauvre pommier Pour aller lui chercher Ces beaux fruits du péché.
Je n'savais pas encore comment croquer l'amour, J'y allais à tâtons Débutant, troubadour, Les boutons, les agrafes, Les fermetures éclair Se jouaient de mes doigts, Me couraient sur les nerfs Lancé comme un bolide des 24 heures du Mans, Je dérapais un peu Dans mon sous-vêtement; L'issue de la bataille paraissait incertaine, J'évitais de justesse "Waterloo, morne plaine".
Dans cet avion tout beau, tout blanc, Qui me rémène chez moi, L'hôtesse de l'air a des lolos charmants; Ca fait passer le temps D'les regarder se balancer là-haut sous Son tailleur blanc Comme deux pommes Au vent d'automne. Nous vécûmes des années Sous le même pommier Et un soir de septembre Tous deux l'avons quitté.
Notre pomme de discorde fut une belle blonde, Une nouvelle envie D'aller courrir le monde, Le méchant ver du temps A rongé tout le fruit Mais restent des pépins Dans mon coeur enfouis Ils me piquent parfois Comme ça sans prévenir Et ravissent en moi Ces précieux souvenirs.