J'écrase une cigarette à moitié pas finie Dans le bol d'habitudes décaféinées Le temps est comme moi, incertain et tout gris Il est sept heures et quart, il est temps d'y aller Il est sept heures et quart, il est temps d'y aller
Je referme la porte sur l'appartement vide Et, le pied machinal, je descends l'escalier Ce rituel commence à se faire des rides Et moi, je fais celui qui l'a pas remarqué Et moi, je fais celui qui l'a pas remarqué
Et ainsi, tous les jours, je me noie dans les autres Dans le bus abruti qui me mène au boulot Il faut savoir aimer la vie qui est la nôtre Et se dire qu'on évite les problèmes conjugaux
{Refrain:} Je vis tout seul, je parle tout seul Je dors tout seul, je rêve tout seul Je vis tout seul, je parle tout seul Je dors tout seul, je baise tout seul
Et je vais retrouver mes collègues de bourreaux Qui m'aident à tuer le temps, ces heures que j'assassine Minutieusement, je s'rai comme ce bibelot Que la poussière recouvre et les années patinent Que la poussière recouvre et les années patinent
Un peu plus tard, j'irai devant une chaise fade Bouffer un croque-madame parce que j'aime bien le nom Chez le Turc d'en face où d'autres curs en rade Pérorent leur solitude en levant le menton Pérorent leur solitude en levant le menton
Il faudra que je pense à acheter des rasoirs Une demi-baguette, des piles pour la radio J'ai pas le temps, ça peut bien attendre ce soir Là, j' vais chercher fortune dans un Rapido
{au Refrain}
Vendredi soir, j'irai dépenser mon ennui Errant à la recherche d'autres solitudes Égarées comme moi et la soirée finie Se fera dans les bras vides de l'habitude Se fera dans les bras vides de l'habitude