Plus laids que des prêtres bouddhistes,
Ils s’en vont suivant les modistes
Avec des airs astucieux,
Les vieux Messieurs.
Cacochymes et rachitiques,
Ils s’en vont le long des boutiques,
Lorgnant les trottins vicieux,
Les vieux Messieurs.
Sur le galbe exquis de leurs jambes,
Ils leur chantent des dithyrambes
Superlificoquentieux,
Les vieux Messieurs.
Et les petites, dans ces rôles
D’amoureux, les trouvent rien drôles
Et pas du tout délicieux,
Les vieux Messieurs.
Mais comme ils offrent des toilettes
Claires, soupers fins, des galettes
Folles, des bijoux précieux,
Les vieux Messieurs,
Elles prêtent, d’un air modeste,
L’oreille et même tout le reste
De leur petit corps gracieux
Aux vieux Messieurs.
Il faut beaucoup d’intelligence :
Ils sont d’une grande exigence,
Et surtout très minutieux,
Les vieux Messieurs.
Ces bons vieillards aux faces blêmes
Veulent être aimés pour eux-mêmes ;
Ils sont vraiment ambitieux,
Les vieux Messieurs.
D’autant que leur force amoindrie
Ne leur permet plus la série :
Les excès sont pernicieux
Aux vieux Messieurs.
Au bois de lit cueillant la fraise,
Une fois, oui ; mais jamais treize,
Car ils sont superstitieux,
Les vieux Messieurs !
Et si, dans les bras d’Eudoxie,
Ils meurent d’une apoplexie,
Dieu, vieux monsieur, reçoit aux cieux
Les vieux Messieurs.
Yvette Guilbert еще тексты
Оценка текста
Статистика страницы на pesni.guru ▼
Просмотров сегодня: 1