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Валерия Бузова - Муниципальный этап олимпиады по французскому языку 2015-2016 | Текст песни

Laurent Berthaut : Bonjour Ève Minault.

Ève Minault : Bonjour Laurent.

Laurent Berthault: Alors, avec vous, on va parler des “ Tanguy”, ces jeunes entre 25 et 35 ans qui vivent encore chez leur parents, bien souvent contraints et forcés. Ce week-end, le compte TwitterAmazingmaps publiait une carte d’Europe indicant la proportion de ces jeunes adultes résidant chez papa-maman, avec des disparités bien différentes entre le N... entre le Nord et le Sud, Ève.

Ève Minault : Oui, et l’intérêt de cette carte est finalement de confronter d’une part des données culturelles, d’autre part la difficile réalité économique d’aujourd’hui. Je m’explique : on sait par exemple que les jeunes garçons italiens sont traditionnement... traditionnellement parmi les plus tardifs à quitter le logement familial. On ne sera donc pas étonné de les retrouver dans le bas du tableau parmi ceux qui restent le plus longtemps chez leurs parents. Mais cette carte, si on la superpose à celle des chiffres du chômage chez les jeunes, donne une toute autre lecture au phénomène des Tanguy. Résultat : eh bien la Grèce, un pays particulièrement touché par la crise… chez… En Grèce donc, un jeune sur deux habite encore chez ses parents à trente-cinq ans. Suivent dans le classement l’Italie et le Portugal. Quant au cas espagnol, un... un jeune trentenaire sur trois squatte encore sa chambre d’ado. Les champions toute catégorie des Tanguy sont les jeunes slovaques : jusqu’а 35 ans, ils sont 56% а vivre encore avec leurs parents.
À l’opposé, les pays scandinaves font bloc : les jeunes quittent le nid familial très tôt. 96% d’entre eux ont déjà leur chez-soi avant 35 ans. Un score particulièrement impressionnant, celui du Danemark, où il dépasse les 98%.

Laurent Berthault : Alors, au Danemark, ça s’explique aussi par une politique publique particulièrement émancipatrice.

Ève Minault : Oui, ce pays s’illustre en Europe par son système de subvention étudiante, particulièrement généreux, et un taux de chômage des jeunes qui reste plutôt bas malgré la crise. Un étudiant danois peut toucher jusqu’а 650 euros par mois environ durant ses six années d’études. Et peu s’en contentant puisque trois étudiants sur quatre au Danemark ont une activité
professionnelle en parallèle de leurs années fac. Les Danois sont donc les champions de l’indépendance en Europe.

Laurent Berthault : En tout cas, quasiment partout en Europe, les jeunes restent un peu plus longtemps chez leurs parents qu’hier. C’est le cas en France, par exemple.

Ève Minault : Oui, même si la France reste dans la fourchette basse du tableau, avec 11,5% des moins de 35 ans encore chez leurs parents – c’est moins qu’en Allemagne et au Royaume-Uni – le phénomène va en s’accentuant. La France a beau avoir, elle aussi, un système de subventions pour le logement étudiant, accessible à tous, ces aides ne suffisent évidemment pas à se loger, surtout dans la capitale, où les loyers explosent.

Laurent Berthault : Alors, pour autant, Ève, la crise n’explique pas tout.

Ève Minault : Non, selon Claire Gavrais, une sociologue basée à l’université de Liège, et citée par le quotidien belge Le Soir, ce recul général de l’envol des jeunes européens a plusieurs facteurs qui dépassent largement ceux de la crise ou de la tradition, et traverse les frontières. Il y a d’abord l’allongement de la durée des études, puis de celle de l’insertion professionnelle et, ensuite, évidemment, la précarisation des contrats de travail. Le passeport pour la location reste le CDI à la stabilité rassurante, mais cette émancipation tardive s’explique aussi, selon cette sociologue, par une certaine valorisation culturelle de la jeunesse, du plaisir et du bonheur individuel, la peur de l’engagement et une certaine attirance pour une culture régressive caractérisée par la peur de grandir. Je ne sais pas trop ce qu’il faut en penser... En réalité, on observe aussi un nouveau phénomène qui relativise un peu toutes ces statistiques que je viens de vous soumettre. Les jeunes européens, baladés par la précarité, sont de plus en plus nombreux à faire des allers et des retours entre l’indépendance et le retour à la maison, chez papa-maman.

Laurent Berthault : Merci, Ève Minault, qui n’habite plus chez ses parents depuis quelques années déjà. A la semaine prochaine.

Ève Minault : À la semaine prochaine.

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