J’me voyais plus dans les miroirs Depuis longtemps Car la beauté du désespoir, ça va un temps.
Vagabonder c'est monotone Et on s’en lasse De nettoyer à l’acétone Les plus belles traces.
J’me voyais plus traîner des sacs Pendant des mois, Car l'errance tout seul ça détraque C’qui reste de soi.
Sous la faîence y’a les blessures, celles qui nous rongent, Qui nous lancent des SOS, Pour qu’on y songe.
A qui je pense, Quand le rideau s'abaisse Pour que j’espère encore Pour que j’attende.
A qui je parle, Une pieuvre au fond du ventre, De la nature des sens, Pour qu’il m’entendent.
J’me voyais plus ou moins monter Là sur les planches, Entraînant tous mes souvenirs Dans la cadence.
Oh ma Sophie j’ai eu la chance De voir dans le ciel, Une étoile pour que j’avance Loin sous son aile.
Pour qu’ils m’entendent. J’me voyais plus dans les miroirs Depuis longtemps Car la beauté du désespoir, ça va un temps. Et si jamais je trouve un abri Ou une branche, J’me mettrai là dans mon nid Sans résistance.