Pour toujours [Назавжди, Б.-І.Антонич]/ version d'Alexandre Melnyk
Les hommes en paletôts gris se noyent dans le bleu de ruelles Et l’ombre tâche les demoiselles comme les images oubliés. Le verre garde le thé doré. Et j’ai envie de m’appuyer sur un bout de la fenêtre et boire le froid bleu et amer. Regarder une étoile triste embrasser pour la dernière fois Sa soeur après une nuit passée dans les étoiles. Elle ne brillera plus jamais. La nuit lave les oielletes mélancoliques dans la neige bleu de la ville.
Avoir couvert le dos voûté par une pelisse du ciel Le chauffeur fatigué se berse dans la voiture. Une lampe tortue n’est qu’une fleur cassée et la neige-cendre, La lumière n’est qu’un suif vert qui coule dans l’air obscure. Un escalier abrupt, manteau troué, une goutte de rire Perdue et l’oiseau de la lune donnant l’idée méchante, Une balle de soie des assassins en rêve perdus à l’ombre Qui carresera un jour ton coeur peut-être comme une corde Te carressera par un baiser fier, tendre, eternel Et fermera les yeux clignés comme la soeur dernière. Les hommes en paletôts gris sortent les étoiles des poches Les payant aux demoiselles pour un si court amour.