Les timides Ça se tortille Ça s'entortille Ça sautille Ça se met en vrille Ça se recroqueville Ça rêve d'être un lapin Peu importe D'où ils sortent Mais feuilles mortes Quand le vent les porte Devant nos portes On dirait qu'ils portent Une valise dans chaque main
Les timides Suivent l'ombre L'ombre sombre De leur ombre Seule la pénombre Sait le nombre De leurs pudeurs de Levantin Ils se plissent Ils pâlissent Ils jaunissent Ils rosissent Ils rougissent S'écrivissent Une valise dans chaque main
Mais les timides Un soir d'audace Devant leur glace Rêvant d'espace Mettent leur cuirasse Et alors place Allons Paris tiens toi bien Et vive la gare St-Lazare Mais on s'égare On s'effare On se désempare Et on repart Une valise dans chaque main
Les timides Quand ils chavirent Pour une Elvire Ont des soupirs Ont des désirs Qu'ils désirent dire Mais ils n'osent pas bien Et leurs maîtresses Plus prêtresses En ivresse Qu'en tendresse Un soir les laissent Du bout des fesses Une valise dans chaque main
Les timides Alors vieillissent Alors finissent Se rapetissent Et quand ils glissent Dans les abysses Je veux dire quand ils meurent N'osent rien dire Rien maudire N'osent frémir N'osent sourire Juste un soupir Et ils meurent Une valise sur le coeur.