Les grands seigneurs ont seuls des airs si résolus, Avec cette douceur! Allons! n'y pensons plus! Cher Valentin, si Dieu m'écoute, Je te reverrai! me voilà Toute seule!
Elle se dirige vers le pavillon et aperçoit le bouquet suspendu à la porte Un bouquet! ... Elle prend le bouquet. C'est de Siebel, sans doute! Pauvre garçon! Apercevant la cassette. Que vois-je là? ... D'où ce riche coffret peut-il venir? ... Je n'ose Y toucher, et pourtant ... – Voici la clef, je crois! ... Si je l'ouvrais! ... ma main tremble! ... Pourquoi? Je ne fais, en l'ouvrant, rien de mal, je suppose! ... Elle ouvre la cassette et laisse tomber le bouquet. O Dieu! que de bijoux! ... est-ce un rève charmant Qui m'éblouit, ou si je veille? ... Mes yeux n'ont jamais vu de richesse pareille! ...
Elle place la cassette sur une chaise et s'agenouille pour se parer.
Si j'osais seulement Me parer un moment De ces pendants d'oreille! ... Elle tire des boucles d'oreille de la cassette Ah! voici justement, Au fond de la cassette, Un miroir! ... comment N'être pas coquette?
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Ah! je ris de me voir, Si belle en ce miroir! Est-ce toi, Marguerite? Réponds-moi, réponds vite! – Non! non! – ce n'est plus toi! Non! non! – ce n'est plus ton visage! C'est la fille d'un roi, Qu'on salue au passage! – Ah, s'il était ici! ... S'il me voyait ainsi! Comme une demoiselle, Il me trouverait belle. Elle se pare du collier. Achevons la métamorphose! Il me tarde encor d'essayer Le bracelet et le collier! Elle se pare du bracelet et se lève. Dieu! c'est comme une main qui sur mon bras se pose! Ah! je ris de me voir Si belle en ce miroir! Est-ce toi, Marguerite? Reponds-moi, reponds vite! – Ah, s'il était ici! ... S'il me voyait ainsi! Comme une demoiselle, Il me trouverait belle. Marguerite, ce n'est plus toi, Ce n'est plus ton visage, Non! c'est la fille d'un roi, Qu'on salue au passage.