\"Je me souviens, ça commençait comme ça D'abord un peu perdu Par les cloches réveillé Où suis-je, quelle heure est-il, est-ce qu'on travaille ou pas? Alors du bout des draps, se laisser retomber... L'odeur du pain grillé Se glissant sous la porte Un soleil arrogant semblant forcer les vitres Aujourd'hui Est une journée morte La moitié déjà consommée Il va falloir faire vite Dehors les magasins fermés, ruelles de western Donnent au quartier des allures de villes fantômes Une botte de foin qui roule, balayée par le vent Il manqu'rait plus qu'l'harmonica lancinant
Dis-moi, dimanche Les deux mains dans les manches Pourquoi je garde au fond du ventre une boule Dis-moi, vieille branche Gardien de mes nuits blanches Pourquoi ma gorge se noue quand j'éteins l'ampoule
Je me souviens, ça continuait ainsi : Qu'est-ce que j'ai bien pu faire de cette deuxième chaussette? En route pour le dominical déjeuner d'un siècle en famille Un dimanche et les pieds... jusqu'à la tête Pendant la promenade digestive à chouter dans les feuilles On l'on déambule tête baissée dans l'ombre du lundi \"Faites coucou à mamie. Restez sur le seuil. On va pas traîner, j'aime pas conduire de nuit!\"
Dis-moi, dimanche Les deux mains dans les manches Pourquoi je garde au fond du ventre une boule Dis-moi, vieille branche Gardien de mes nuits blanches Pourquoi ma gorge se noue quand j'éteins l'ampoule
Je me souviens, ça finissait comme ça Le chat en napperon sur le radiateur Vautré sur la moquette devant le petit écran Gouter aux dernières secondes Du week-end qui se meurt Je garde en mémoire le rituel du film du soir De mon père qui riait à gorge déployée... Du grand bond de sa chaussure noire : \"Allez mon grand, il est tard, va vite te coucher!\"
Dis-moi, dimanche Les deux mains dans les manches Pourquoi je garde au fond du ventre une boule Dis-moi, vieille branche Gardien de mes nuits blanches Pourquoi ma gorge se noue quand j'éteins l'ampoule?\"