« Il faut dormir maintenant Les parents veillent sur vous Tout est calme et rassurant Bonne nuit, petits loups
Blotti au fond de vos draps Les étoiles ont fait leur nid C’est Morphée qui vous tend les bras Bonne nuit, mes chéris... »
J’entends comme un bruit qui remue dans le placard Un cliquetis gesticulant dans le noir Ce doit être le vent, voilà ce qu’on me dit tout l’temps
J’entends quelqu’un qui respire derrière ma porte Une espèce de vampire à moitié cloporte Ce doit être dans ma tête, voilà ce que l’on me répète
J’entends sur le toit comme des bruits de pas Comme si Dracula tentait de rentrer chez moi C’est mon imagination, voilà ce que l’on me répond
J’ai peur du noir, on voit rien et c’est fait exprès On me fait croire qu’il n’y a rien mais c’est même pas vrai J’ai peur du noir, j’y peux rien, j’ai pas fait exprès Il faut me croire, jusqu’ici tout va bien mais après ?
J’entends gratter sous le sommier Comme des araignées qui grouillent par centaines et par milliers Ce doit être un bruit qui court, voilà ce qu’on me dit toujours
Un monstre barbu avec des yeux sur les ongles Vermoulu, patiente tapi dans l’ombre Mais c’est moi qui débloque, voilà ce que l’on me rétorque
C’est quand tout s’éteint que ça commence à défiler : Sorcières, lutins envahissent le plancher Mais c’est moi qui perds les pédales ; voilà comment les gens me parlent
J’ai peur du noir, on voit rien et c’est fait exprès On me fait croire qu’il n’y a rien mais c’est même pas vrai J’ai peur du noir, j’y peux rien, j’ai pas fait exprès Il faut me croire, jusqu’ici tout va bien mais après ?
Il fait tellement chaud sous ces couvertures Il ne faut laisser aucune ouverture Si je laisse, ne serait-ce, qu’un pied dépasser je me le fais manger
Je sais qu’ils n’existent pas, je ne suis pas un fou Mais c’est plus fort que moi, j’en devine partout
J’ai peur du noir, on voit rien et c’est fait exprès On me fait croire qu’il n’y a rien mais c’est même pas vrai J’ai peur du noir, j’y peux rien, j’ai pas fait exprès Il faut me croire, jusqu’ici tout va bien mais après ?
« Le soleil arrive enfin Debout les petits loups Sachez que les seuls monstres Qu’il y ait ici, c’est vous »