Bienvenue dans le cimetière des vivants, Parqués d'allées en allées, Payant notre emplacement, Dans ce cimetière des vivants, Structures rectilignes et vitreuses, Qui ne reflètent que notre vanité, Je paye le poison qui me permettra de vous quitter, En toute connaissance de cause. Bienvenue dans le cimetière des vivants !
Je vois déjà vos plaques mortuaires, Cachées sous ces linceuls que sont, Ces sites de soi-disant partage, Partage de quoi puisqu'il n'y a plus, de valeur, Même la vie n'est plus valeureuse, c'est un labeur, Que nous partageons tous, plus ou moins, Lorsqu'on se croise dans ces allées, Ces artères de goudron pullulantes, De transporteurs mécaniques, Qui nous amènent dans nos cimetières respectifs ! Pas un regard de compassion, pour tous ces gens s'évertuant, A trouver leur place, à chercher leur place !
Une étrange danse éphémère, tout à fait triviale, même si on préfère la dissimuler derrière, une certaine civilité, une foutue civilité, Pas à pas s'acharner, se débattre pour conserver, Son bien être, s'il fut trouvé.
S'échapper du tumulte de la ville, Qui ne nous fait que creuser un précipice, Chaque jour entre nos semblables, Rêvant tous d'être Unique on a cru créer des différences, Mais quelles différences on se les invente, Petit mammifère primate au cerveau gonflé, Mais plus vraiment les pieds sur Terre, Alors je déambule, dans ce coin de béton, qui m'est alloué, Et je fleuris déjà ma tombe de mon vivant, Avant que ce ne soit toi qui le fasse pour moi !