Marius: Mon père, comme je vous aime d'aimer autant Cosette Vous ne la perdez pas et vous gagnez un fils Car dans cette maison, votre chambre est toute prête Et dès demain matin, chez nous sera chez vous Nous voulons partager du bonheur avec vous
Valjean Si je me tais, je me damne Si je parle, c'est moi qui me condamne
Monsieur, je ne veux pas usurper votre toit Je suis ancien forçat, mais la dot de Cosette Est un argent honnête Cosette n'est pas ma fille, mais je l'ai recueillie Comme j'en ai fait serment à sa mère, dans le temps Et je vous la rends
Si je me tais, je me damne Si je parle, c'est moi qui me condamne
Marius: Qu'est-ce que cela veut dire? Mais vous me rendez fou ! Dites-moi que je rêve et que ce n'est pas vous. Si tout ceci est vrai, pourquoi me l'avouer Et n'avoir pas gardé pour vous votre secret ? Qu'est-ce qui vous a forcé à parler?
Valjean Je ne suis plus dénoncé, poursuivi, ni mis en quarantaine Sinon que par ma mémoire qui me barre le passage à moi-même Si je me tais, je me damne Si je parle, il faut que je me condamne
Marius: Vous, un forçat qui avez combattu près de moi Pauvre Cosette, comment lui expliquer tout cela
Valjean Non jurez-moi de ne jamais trahir mon secret
Marius: C'est bien juré
Valjean À présent, croyez-vous que je n'doive plus la voir?
Marius: Oui Monsieur, je crois que ce s'rait mieux