1.Gastibelza, l'homme à la carabine Chantait ainsi : Quelqu'un a-t-il connu doña Sabine ? Quelqu'un d'ici ? Chantez, dansez, villageois ! la nuit gagne Le mont Falù, Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
2.Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine Ma señora? Sa mère était la vieille maugrabine D'Antequera, Qui chaque nuit criait dans la Tour Magne Comme un hibou, Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
3.Vraiment, la reine eût, près d'elle, été laide Quand, vers le soir, Elle passait sur le pont de Tolède En corset noir. Un chapelet du temps de Charlemagne Ornait son cou, Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
4.Le roi disait, en la voyant si belle À son neveu : "Pour un baiser, pour un sourire d'elle, Pour un cheveu, Infant don Ruy, je donnerais l'Espagne Et le Pérou!" Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
5.Je ne sais pas si j'aimais cette dame Mais je sais bien, Que, pour avoir un regard de son âme Moi, pauvre chien, J'aurais gaiement passé dix ans au bagne Sous les verrous, Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
6.Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre De ce canton, Je croyais voir la belle Cléopâtre Qui, nous dit-on, Menait César, empereur d'Allemagne Par le licou, Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
7.Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe Sabine, un jour, A tout vendu, sa beauté de colombe, Tout son amour, Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne, Pour un bijou, Le vent qui vient à travers la montagne M'a rendu fou.