En le voyant sortir de son camion Chasser les papillons d'Afrique Les cannibales en le traitant d'espion L'arrêtèrent sans façon de suite..
Il essaait de leur parler Anglais Espagnol, Portugais, Chinois Mais en voyant leurs mâchoires Qui s'ouvraient Il se mit à hurler d'effroi
Oh, Monsieur Cannibale, Je n'veux pas mourir Monsieur Cannibale Laissez-moi partir...
Il leur montra son briquet, son stylo, Sa montre et les photos d'sa femme Il leur chanta un grand air de Gounod Des chansons d'Adamo, que dalle!...
Il leur fit voir des journaux de Paris Personne ne réagit, non plus Désespéré il sortit des revues Remplies de filles toutes nues, et dit:
Oh, Monsieur Cannibale, Je n'veux pas mourir Monsieur Cannibale Laissez-moi partir.
Quand le grand chef aperçut ces revues Qu'il vit toutes ces filles nues, il rit ! Mais dans sa tête une idée saugrenue Une idée farfelue surgit.
Dans une case où était son harem Il entraîna lui-même le gars, Qui en voyant les femmes se ruer sur lui Avec tant d'appétit, hurla :
Oh, Monsieur Cannibale, Je n'veux pas mourir Monsieur Cannibale Laissez-moi partir
Pendant huit jours, il resta enfermé Et dut se partager, en vain Et comme déjà il n'était pas bien gros Il perdit vingt kilos, au moins...
Quand arriva l'instant où le grand chef Lui fit comprendre par geste, Allez ! Prends ton camion et retourne chez toi Le pauvre homme s'écria: Jamais !
Monsieur Cannibale, je n'veux plus partir Monsieur Cannibale, j'aime mieux mourir ! Monsieur Cannibale, je n'veux plus partir Monsieur Cannibale, j'aime mieux mourir !