j’ai creusé la terre à la pelle hier un appel à l’aide un échange de pelle à cuillère en un rien de temps un espace si grand j’y ai enterré quelques pensées pour te plaire
j’ai goûté à l’eau d’une rivière la nôtre libre de crier libre de cracher ton parfum amer j’y ai même découvert le passé des autres j’y ai certainement noyé tous mes hivers
mais quand on aura fait tout ce qu’on peut le vent va nous souffler dans l’dos ça va aller mieux j’oublierai les peines et tes yeux mais en attendant que ça n’arrive jamais les feuilles tombent et bercent nos plaies pour être heureux
j’ai traîné des restes de tempête toujours pieds nus dans l’automne prêt pour la neige des pas immensément doux tapissés de velours j’ai laissé derrière notre cortège notre lumière
montréal brûle de tous ses arbres traître de mourir traître de partir sans nous
mais quand on aura fait tout ce qu’on peut le vent va nous souffler dans l’dos ça va aller mieux j’oublierai les peines et tes yeux mais en attendant que ça n’arrive jamais les feuilles tombent et bercent nos plaies pour être heureux
quand on aura fait tout c’qu’on peut le vent va nous souffler dans l’dos ça va aller mieux quand on aura fait tout c’qu’on peut ça va aller mieux